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Gribouillimousse
8 juillet 2010

Bonne idée n°5 : Tenter le look afro

femme_afroHier, j'ai fait quelque chose que je n'aurai jamais cru possible... Et croyez-moi, j'en suis ravie ! Il y a quelques jours alors que je préparais, encore et toujours, mon voyage en Inde, j'ai réalisé que j'allais mener la vie dure à mes cheveux là-bas. En effet, je les porte très longs, à mi-dos et ils sont très fins. Moi qui fait toujours très attention à ma tignasse blonde, gage de féminité, je n'aurai jamais imaginé pouvoir les couper au-dessus des épaules et encore moins les torturer. Jamais coloration ou coiffure trop agressive n'est venue faire du mal à mes cheveux, moi, la reine du masque capillaire !

Seulement voilà, je me souviens, lors de mon dernier voyage en Asie, avoir galéré dans des "hôtels" où les "salles de bain" étaient souvent équipées d'une douche crachant péniblement un très mince filet d'eau souvent froide. Je me souviens avoir passé des heures à tenter de démêler tout ça, chose impossible, après avoir passé deux jours dans la jungle avec du sable, du vent, des bestioles, des averses de mousson, etc... Je me souviens aussi me lever une heure avant Doudou car il fallait que je me lave les cheveux. Cette fois, sachant qu'en Inde les hôtels ou plutôt les ghest houses sont souvent encore plus spartiates que celles de l'Asie, j'ai décidé d'éradiquer le problème. Bien sûr, j'aurai pu me raser la tête. Bien sûr. Mais non. Franchement sans façon. Du coup, j'ai opté pour une technique toute autre : les tresses africaines. Eh oui, tout arrive ! 

Pensez bien que j'y ai bien réfléchi avant et que je me suis bien renseignée... Dans ce but, je suis allée chez plusieurs coiffeurs afro, antillais et même chez de grandes lignes connues de toutes afin de savoir si ma folle idée était réalisable, qui plus est sur des cheveux filasses comme les miens. Là, un jeu de piste s'est installé. La coiffeuse antillaise, avec des cheveux sublimes tressés jusqu'aux fesses, grrr, me dit "oui, bien sûr mais ça coûtera environ 200 euros'. Argh ! Après lui avoir extirpé toutes les infos m'expliquant comment les entretenir, la différence entre tresses couchées et tresses normales et les différentes coiffures possibles avec; je la salue chaleureusement et me tire en courant mon portefeuille bien serrée dans ma mimine. Je passe chez Biguine, où les filles languies écoutaient une représentante l'Oréal en train de vendre sa came. Là, une gentille Fathia me reçoit. Elle me confirme que je peux faire cette coiffure sans m'abîmer les cheveux mais que je suis bonne pour un mois de masque capillaire derrière. Parfait, je le fais, de toute façon, depuis des années. Par contre, les grandes enseignes ne savent pas tresser. Ah ? Où va t'on alors ? Ni une ni deux, la coiffeuse me parle de l'un de ses anciens collègues qui travaille dans un autre salon Biguine avec sa femme africaine. Elle empoigne son téléphone pour me donner de plus amples renseignements. La pro de la tresse est là. Il faut qu'elle voit mes cheveux pour me dire combien ça coûte, ce sera en fonction du temps qu'elle y passe. C'est à 20 minutes à pieds. Je remercie Fathia et me dirige vers le salon. J'y trouve Nialé. Elle me dit que mon idée de tresses couchées, c'est à dire bien collées pour que les cheveux soient bien tenus à la tête n'est pas une bonne idée. Même avec des ajouts. Ca ne tient pas assez longtemps, ça m'évitera juste 5 jours de galère en Inde. Elle, ne sait faire que celles-ci. Bon. Euh, au fait c'est quoi cette histoire d'ajouts ?! Elle m'explique que pour que ce soit joli, on fait pratiquement toujours des ajouts aux tresses pour donner du volume et que sur les miens, ça ne sera pas du luxe... Tiens tiens, les belles blacks utilisent donc des postiches dans leur tignasse ! Voilà de quoi décomplexer un peu devant leur coiffure prodigieuse... Nialé m'explique également qu'avec ces ajouts j'aurai trop chaud avec des tresses couchées. Il faut que celles-ci soient libres. Ok. Où puis-je faire ça ? Ni une ni deux, elle s'empare du téléphone et appelle sa coiffeuse à elle. Elle me donne l'adresse et commence à négocier les prix pour moi en expliquant à sa coiffeuse que je suis une bonne cliente à elle (sympa). Après avoir raccroché, elle me dit que cette dame m'attend et que j'en aurai pour 40 euros sans ajouts et 60 euros avec. Waouh, je suis passée de 200 euros à 60 après une heure de passage de coiffeurs en coiffeurs. Moi qui suis, habituellement, nulle dans les bonnes affaires, voilà une opération plus que viable ! J'en ai pour 15 minutes à pieds pour y aller. C'est rue du Faubourg St Martin. Je remercie chaleureusement Nialé pour m'avoir donné ses tuyaux et me rend là-bas prête à changer de visage.

Alors là, comment vous dire... En voyant le salon j'ai peur. Un bordel (il n'y a pas d'autres mots) innommable jonche le parterre de ce salon. Pas un bac pour se laver les cheveux en vue. Des gosses qui courent partout. J'ai fait 6 000 kilomètres en 20 minutes ! Je suis au coeur du Sénégal. Je rentre, je rentre pas ?! N'écoutant que mon courage je pénètre là-dedans. Tous les regards se tournent étonnés vers moi. Ils se demandent ce que je fous ici et, pour être honnête, moi aussi... Je reprends contenance en expliquant que je viens de la part de Nialé. Ah ça vous en bouche un coin, je ne suis pas perdue ! La mama me dit de venir lui parler. Elle ne peut pas bouger, elle est assise sur l'un des fauteuils du salon en mangeant une espèce de ragoût dans une bassine en plastique verte. Normal. Elle me dit que pour mes tresses c'est possible. Je parle prix. Comme convenu c'est 60 euros avec des ajouts. Elle m'explique que c'est une obligation vu mes cheveux. Merci pour cette franchise... Elle me montre une jeune femme en train de se faire faire des tresses aussi. Forcément avec ses longs cheveux noirs épais, ça fait rêver... Elle aussi fait quand même des ajouts. Bon d'accord. A peine deux secondes après avoir donné mon consentement, je me retrouve assise devant une glace, sans avoir oublié auparavant, de dégager du siège une peluche, un sac à main et une ribambelle de photos de coiffures de magazines déchirés. La mama (je n'ai jamais pu savoir son prénom) s'occupera elle-même de moi. Je prends ça comme un honneur. Elle m'amène des mèches de cheveux pour que je choisisse ma couleur. Elle a, contre toute attente, la réplique exacte de mon blond. On est parti. La télé accrochée au mur derrière dégobille un vieux téléfilm où je ne comprends qu'un mot sur quatre. Une chaîne du câble... Je ne sais pas si ma coiffure va être réussie mais au mois, pour 60 euros, j'aurai voyagé !

Comment vous expliquer les quatre longues heures qui ont suivies... C'est indescriptible. La mama décrochait son téléphone portable toutes les 5 minutes. J'ai essayé de faire la conversation mais on avait visiblement beaucoup de mal à se comprendre. Chacun se servait de l'eau dans le frigo à côté. J'ai même vu un sac plastique rempli de carottes dans un coin... J'ai donc décidé de m'exclure, si ce n'était déjà fait, en ouvrant mon livre, tout aussi décalé par rapport à l'ambiance "Et Nietzsche a pleuré" (top, je vous en parlerai une autre fois). Doudou m'appelle au début de la séance "Euh, je ne suis pas sortie mon chéri, je ne crois pas que je ferai les courses ce soir, il va falloir t'en occuper...".

Une heure... Ca ne ressemble pour le moment à rien. Ai-je bien fait ? Pour chaque mèche de mes cheveux on me rajoute une mèche de postiche. J'ai peur de ressembler à la Toya Jackson une fois le boulot achevé.

Deux heures.... Elles sont à quatre sur moi. La mama démarre les tresses et les dessine sur le crâne, deux autres finissent les tresses sur la longueur, la quatrième donne les mèches.

Trois heures... Je ne sens plus mon cuir chevelu. J'ai mal au dos. J'ai soif. Je me risque à demander un verre d'eau. On m'en sort du frigo à côté (c'est pratique quand même), qu'on me verse dans une tasse passée vite fait sous l'eau du robinet. Ca rafraîchit quand même...

Quatre heures... C'est bientôt fini m'a t'on dit. Ouf ! Mon visage s'est métamorphosé. On me croirait presque métisse. Mon rêve !

Vingt minutes après, c'est la fin. Je me regarde. C'est un vrai travail de pro. On croirait que ce sont mes cheveux. La coiffure est magnifique et que de travail pour seulement 60 euros. Je regarde à présent la mamma et ses acolytes avec un regard tendre et plein de reconnaissance. Quatre heures de travail debout par cette chaleur à quatre sur moi pour 15 euros chacune. Nul part ailleurs ce serait possible... Je les félicite, les remercie chaleureusement et m'en vais.
Dehors cinq personnes me complimentent. Au moins, ça plaît. Moi je ne suis pas encore habituée... Et Doudou qui déteste le look rasta va t'il aimer ou changer de chérie ? Je rentre chez moi à la fois contente et un peu stressée en attendant sa réaction... Je sais qu'il ne me mentira pas s'il déteste, ce sera dit. Je passe la tête par la porte... Doudou inspecte... Doudou adore. Verdict : ca ne me dénature pas, c'est classe et ça ne fait pas rasta. C'est adopté. Moi il m'a fallut une heure pour m'y faire. Ce matin en me levant comme ça, j'ai a-do-ré.

tresses

coiffure_tress_e

Voilà... Bien sûr j'ai oublié de faire une photo avant ! C'est top non ? Je les ai donc pour un mois ou deux et ensuite ça s'enlève tout seul. Un nouveau look pour les vacances et très peu d'entretien pour l'Inde. Ca aère, j'ai moins chaud. Bref, c'est nickel ! Vous aimez ? 

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Commentaires
G
Tu verras ça à mon retour... Enfin, si ça tient jusque là !!!
G
Waw j'ai hâte de te voir comme ça !!
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